Sophie de Closets

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Sophie de Closets, née le dans le 16e arrondissement de Paris, est une éditrice française. Elle a dirigé la maison d'édition Fayard de janvier 2014 à mars 2022. En juillet 2022, elle est nommée présidente-directrice générale des éditions Flammarion.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et formation[modifier | modifier le code]

Sophie de Closets est née le [1] dans le 16e arrondissement de Paris. Elle est la fille du journaliste et écrivain François de Closets[2] — dont elle sera l'éditrice — et de la journaliste critique littéraire Janick Jossin.

Elle effectue sa scolarité secondaire au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, à Paris[3], et passe ensuite par l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud (L-SC 1997[4]), où elle a pour professeur Paul Arnould[5], avant d'obtenir l'agrégation d'histoire[6]. Elle étudie enfin à l'Institut d'études politiques de Paris, où elle obtient un DEA d'histoire contemporaine en 2001[7].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Titulaire d'un DEA, Sophie de Closets se voyait universitaire mais change d'orientation à la suite d'un stage chez Grasset[8] et rejoint Fayard en 2004 en tant qu'assistante d'édition[9]. Pendant dix ans, elle gravit les échelons de la maison d'édition, devenant directrice littéraire chargée de la non-fiction en 2010, puis directrice éditoriale en .

Le , Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre, la nomme à la direction de Fayard en remplacement d'Olivier Nora[2]. Elle prend ses fonctions le [10].

Édition de Mein Kampf[modifier | modifier le code]

En 2015, elle formalise avec Sophie Hogg un projet d'édition de Mein Kampf d'Adolf Hitler — une nouvelle traduction commentée et critique — avec l'aide des historiens Florent Brayard et Andreas Wirsching, ainsi que le soutien du grand-rabbin de France, Haïm Korsia. L'œuvre tombe dans le domaine public le et l'annonce de Fayard est accueillie avec beaucoup de réticences et, parfois, de virulentes critiques[11]. La peur qu'inspire le livre encourage Sophie de Closets et son équipe de mener le projet à bien et Olivier Mannoni est choisi pour faire la traduction[12],[13]. Le 19 mai 2021, le projet est présenté aux députés et le livre sort le 26 mai sous le titre Historiciser le mal, une édition critique de "Mein Kampf". Il est uniquement disponible en librairie, sur commande. Peu après, l'historienne Hélène Miard-Delacroix précise : « Les notes et les critiques qui sont apposées au texte original représentent les deux tiers de l’ouvrage, fruit d’un travail de dix longues années de recherches, il serait donc faux de parler d’une simple traduction[13]. » Les profits de Fayard sur le document sont reversés à la Fondation Auschwitz-Birkenau[12].

Depuis 2016, Sophie de Closets est membre du think tank culturel Valeur(s) Cultures[14].

En 2017, Sophie de Closets et Arnaud Nourry obtiennent pour Fayard les droits des futurs livres de Michelle et Barack Obama[15]. Cette même année elle devient Young Leader de la French-American Foundation[16] et figure, en 2020, parmi les « femmes puissantes » interviewées par Léa Salamé sur France Inter aux côtés de Leïla Slimani, Chloé Bertolus, Christiane Taubira, Laure Adler, Elisabeth Badinter, Béatrice Dalle, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bettina Rheims, Amélie Mauresmo, Anne Méaux et Delphine Horvilleur[17].

De Fayard à Flammarion[modifier | modifier le code]

Le , le groupe Hachette Livre annonce dans un communiqué qu'elle quitte la présidence de Fayard[18]. Ce départ suit celui d'Arnaud Nourry, évincé du groupe un an plus tôt pour cause de désaccord avec son actionnaire Arnaud Lagardère[19]. Plusieurs auteurs ont annoncé qu’ils allaient la suivre[20]. Quelques mois plus tard, le groupe Madrigall, dirigé par Antoine Gallimard, annonce le que Sophie de Closets est nommée présidente-directrice générale des éditions Flammarion[21],[22].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Sophie de Closets est mariée et a deux enfants[9].

Publication[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Caroline de Bodinat, « Sophie de Closets, la bara(c)ka », sur Libération, (consulté le ).
  2. a et b « Sophie de Closets devient PDG de Fayard », Le Monde, 7 novembre 2013.
  3. « Franklin, l'école de toutes les élites », sur lepoint.fr, .
  4. « Alumni ENS de Lyon - La communauté des anciens des ENS de Lyon, LSH, Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud », sur alumni.ens-lyon.fr (consulté le ).
  5. « Au plaisir de lire le livre de Paul Arnould (« Au Plaisir des Forêts » aux éditions Fayard) », sur ens-lyon.fr, (consulté le ).
  6. « Sophie de Closets, au chevet du livre », sur lejdd.fr, .
  7. Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
  8. « Sophie de Closets, Fayard : "Nous sommes entrés dans une phase de mutation violente" », Le Nouvel Économiste, 17 octobre 2014.
  9. a et b « Une journée avec Sophie de Closets », sur elle.fr, .
  10. « Sophie de Closets, Pdg de Fayard », sur lefigaro.fr, .
  11. Alain Beuve-Méry, « Les futures rééditions de « Mein Kampf » suscitent l’inquiétude », sur Le Monde, (consulté le ).
  12. a et b Mathilde Carton (photogr. Benoît Peverelli), « Des mémoires d'Obama à Mein Kampf : Sophie de Closets, une éditrice qui adore les challenges », Elle Magazine,‎ , p. 69-72 (ISSN 0013-6298, lire en ligne).
  13. a et b « Réédition en France de "Mein Kampf", "une mission historique et citoyenne" », sur France 24, (consulté le ).
  14. Voir sur valeurscultures.com.
  15. « Sophie de Closets, la femme qui a séduit les Obama », M Le Mag, 27 mars 2017.
  16. (en) « Sophie de Closets », French-American Foundation.
  17. « Sophie de Closets : "Je ne suis pas certaine que les hommes assument mieux que les femmes leur puissance" », sur franceinter.fr (consulté le ).
  18. Elisabeth Philippe, « Sophie de Closets quitte la présidence de Fayard : une grande perte pour la maison d'édition », sur L'Obs, (consulté le ).
  19. Marianne Payot, « Sophie de Closets quitte la présidence de Fayard : un départ qui fait du bruit », sur L'Express, (consulté le ).
  20. « Fayard : Grimaldi, Castanet, Attali, Davet et Lhomme… Pourquoi quittent-ils la maison d’édition ? », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  21. « Sophie de Closets prend la direction de Flammarion », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Sophie de Closets chez Flammarion, un coup dur pour Fayard », sur LEFIGARO, (consulté le )
  23. « Quand la télévision aimait les écrivains », sur deboecksuperieur.com.
  24. Sophie de Closets, Quand la télévision aimait les écrivains : « Lectures pour tous » (1953-1968), Bry-sur-Marne, Ina-De Boeck, coll. « Médias Recherches », (ISBN 978-2-8041-4416-6, BNF 39139609)

Liens externes[modifier | modifier le code]